28 A 34 JOURS APRES L’IA, LA LONGUEUR DE L’EMBRYON PERMET LORS DE GESTATION GEMELLAIRE DE LE SEXER

REFERENCE : López-Gatius F et Garcia-Ispierto I. Sexing of Embryos at the Time of Twin Reduction: A Clinical Approach. Animals 2023, 13, 1326. https://doi.org/10.3390/ani13081326 MOTS-CLES : embryon, gémellité, sexage, mortalité embryonnaire
CE QU’IL FAUT SAVOIR
· Un embryon mâle se développe plus rapidement qu’un embryon femelle avant sa différentiation sexuelle.
· Lors de gémellité, 24.9%, 26,4 % et 48.7% sont respectivement de même sexe mâle, femelle ou de sexe différent (Foote 1977).
· Chez la vache laitière pluripare, le risque de gémellité est de 30 %.
· On connaît les conséquences d’une gestation gémellaire : free-martinisme, mortalité embryonaire (5 fois plus élevée en cas de gestation gémellaire unilatérale), rétention placentaire, pathologies du postpartum, réformes prématurées…
· Il est possible d’induire manuellement une mortalité embryonnaire lors du constat de gestation (J29 à J34) en cas de gestation gémellaire bilatérale (44 % des cas).
· Lors de gestation simple, la croissance de l’embryon est indépendante de la production laitière, du score corporel, du numéro de lactation, de la corne gestante, du père et du numéro d’insémination (Stratmen et al. 2020, Guedes et al. 2022).
LE CONTEXTE
· 92 vaches laitières (14.965 kg/an) (> 2 lactations) avec une gestation gémellaire bilatérale obtenue entre septembre et avril.
· Examen échographique (sonde 5-10 MHz) réalisé 28 à 34 jours après l’IA et 1 mois plus tard
· Identification des battements cardiaques pour confirmer la viabilité et la mortalité (après écrasement) des embryons.
· Examen des ovaires pour dénombrer les corps jaunes.
· Mesure de la longueur des deux embryons (aspect en L) et calcul de la différence (%) de longueur entre les deux embryons. En l’absence de différence de longueur entre les deux embryons, la rupture manuelle de la vésicule embryonnaire par compression entre le pouce et l’index, de la seule corne droite a été induite.
· Toutes les vaches ont été traitées au moyen de flunixine meglumine (1250 mg) et de GnRH (100 mcg) pour favoriser le maintien de la gestation
LEURS OBSERVATIONS
· Une fois sur trois (37 %), aucune différence de longueur entre les deux embryons n’a été observée.
· Une fois sur deux (48,9 %) une différence ≥ 25 % a été observée (35,5 % en moyenne), les longueurs moyennes des embryons mâle et femelle ont été respectivement de 11,6 ± 2,3 mm (8 à 15 mm) et de 7,6 ± 1,3 mm (5 à 10 mm).
· La taille des embryons augmente avec le stade de la gestation qu’elle soit évaluée indépendamment du sexe ou non (Voir figure).
· Une mortalité embryonnaire a été observée dans 25 % des cas. Elle concerne davantage l’embryon femelle que mâle.
CONCLUSIONS
La mesure de la longueur de l’embryon permet d’en déterminer le sexe si une différence ≥ 25 % est observée. Si la différence est < 25 %, il est vraisemblable que les deux embryons sont de même sexe.
La présence de deux corps jaunes confirme le fait que la majorité des embryons sont en cas de gémellité, dizygotiques.
La croissance d’un embryon lors de gestation simple serait pus grande que celle des embryons lors de gémellité (Curran et al. 1986). Leur longueur serait dans le premier cas de 9,5 et de 16,5 mm aux jours 28 et 34 et de 7,4 et 11,7 mm en cas de gémellité. Cette différence serait imputable à un environnement utérin différent. Il est à noter que le taux de croissance des embryons est comparable que la gestation soit simple ou gémellaire.
Le risque de mortalité embryonnaire n’est pas lié à une réduction de taille. Ce risque est de manière inexpliquée davantage observé lorsque l’embryon restant est de sexe femelle. Ce risque est réduit lorsque l’embryon restant est de sexe mâle.
La possibilité d’induire une mortalité par écrasement manuel du seul embryon femelle permet indirectement de valoriser l’embryon mâle et d’être une alternative à l’utilisation de plus en plus fréquente de sperme sexé mâle provenant d’une race à viande.